Une élection chez les bad guys des triades hongkongaises, c'est un peu comme une élection présidentielle en France, y'a des manipulations, des complots, des espions et des traitres. En revanche, au sein des triades, pas de femme candidate, seulement deux hommes avides de pouvoir sont en lice. A ma gauche: Lok, modéré, il a les faveurs des vieux oncles, à ma droite: "Big D", impulsif, nerveux, ne tenant pas en place et prêt à tout pour être élu. Au centre, la police, dépassée, se contente de jouer les arbitres pour éviter que ça ne tourne vraiment mal. L'élection du parrain a lieu tous les 2 ans, le promu doit brandir le sceptre des triades afin d'officialiser son élection. Sauf que cette fois-ci, le déchu n'accepte pas son échec et envoie ses hommes récupérer le sceptre. Trahisons, meurtres et alliances obscures prennent alors le dessus sur la raison et les traditions.
"Big D" est interprété par l'impeccable Tony Leung Ka Fai tandis que Simon Yam donne vie à Lok. Dans ce nouveau polar de Johnnie To, les bons n'existent pas, l'humour non plus, tout est sombre, dur et très violent. Une violence aveugle qui ne crie pas gare avant de frapper. Une violence au couteau, à la machette ou au rondin de bois, pas de flingue car c'est trop bruyant, trop voyant. Les hommes sont rapidement dépassés par les événements, ils ne savent plus pour qui ils roulent et se battent dans une obscurité tenace.
Election est un film de triade pur, formellement cru, sans artifice. Johnnie To maîtrise son sujet, s'affranchit de son héritage filmique, devient enfin le cinéaste qu'on devinait, le nouveau grand dragon de HongKong. Le réalisateur s'érige en parrain tout puissant de l'industrie cinématographique de l'île, l'incontournable de la place, sans doute le plus brillant penseur et faiseur d'un 7ème art local jusque là reposé sur des lauriers fanés. Sous la houlette de Johnnie To, le cinéma HK revit, les meilleurs acteurs du monde reprennent du service et font exploser leur charisme à l'écran, un écran qui devient presque trop petit pour contenir leur immense talent.
Election est un bon film donc, il prend place dans une oeuvre parsemée de chefs d'oeuvres qu'il s'agit de ne pas rater. Visible à l'UGC Ciné Cité de Bordeaux en même temps que sa suite directe:
Election 2 dont je vous parlerai soit sur les ondes de Radio Campus BX 88.1 (le jeudi de 19h à 20h dans
Asian Connection) soit ici même.
Une élection chez les bad guys des triades hongkongaises, c'est un peu comme une élection présidentielle en France, y'a des manipulations, des complots, des espions et des traitres. En revanche, au sein des triades, pas de femme candidate, seulement deux hommes avides de pouvoir sont en lice. A ma gauche: Lok, modéré, il a les faveurs des vieux oncles, à ma droite: "Big D", impulsif, nerveux, ne tenant pas en place et prêt à tout pour être élu. Au centre, la police, dépassée, se contente de jouer les arbitres pour éviter que ça ne tourne vraiment mal. L'élection du parrain a lieu tous les 2 ans, le promu doit brandir le sceptre des triades afin d'officialiser son élection. Sauf que cette fois-ci, le déchu n'accepte pas son échec et envoie ses hommes récupérer le sceptre. Trahisons, meurtres et alliances obscures prennent alors le dessus sur la raison et les traditions.
"Big D" est interprété par l'impeccable Tony Leung Ka Fai tandis que Simon Yam donne vie à Lok. Dans ce nouveau polar de Johnnie To, les bons n'existent pas, l'humour non plus, tout est sombre, dur et très violent. Une violence aveugle qui ne crie pas gare avant de frapper. Une violence au couteau, à la machette ou au rondin de bois, pas de flingue car c'est trop bruyant, trop voyant. Les hommes sont rapidement dépassés par les événements, ils ne savent plus pour qui ils roulent et se battent dans une obscurité tenace. Election est un film de triade pur, formellement cru, sans artifice. Johnnie To maîtrise son sujet, s'affranchit de son héritage filmique, devient enfin le cinéaste qu'on devinait, le nouveau grand dragon de HongKong. Le réalisateur s'érige en parrain tout puissant de l'industrie cinématographique de l'île, l'incontournable de la place, sans doute le plus brillant penseur et faiseur d'un 7ème art local jusque là reposé sur des lauriers fanés. Sous la houlette de Johnnie To, le cinéma HK revit, les meilleurs acteurs du monde reprennent du service et font exploser leur charisme à l'écran, un écran qui devient presque trop petit pour contenir leur immense talent.
Election est un bon film donc, il prend place dans une oeuvre parsemée de chefs d'oeuvres qu'il s'agit de ne pas rater. Visible à l'UGC Ciné Cité de Bordeaux en même temps que sa suite directe: Election 2 dont je vous parlerai soit sur les ondes de Radio Campus BX 88.1 (le jeudi de 19h à 20h dans Asian Connection) soit ici même.
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