La France, le pays des droits de l'homme se referme sur lui même, plus personne n'est là pour montrer du doigt et condamner cette aseptisation de la société. Où sont passés les Gainsbourg, Coluche, Blier, Renaud...? Qui les a remplacés? Qui, aujourd'hui ose provoquer, susciter la controverse, taper sur la table et bouleverser les conventions? Plus personne! Les français ont un balais dans le cul, ils ne supportent plus d'être malmenés, un simple coup de boule les offusque. Il suffit de réécouter quelques tubes passés comme
Lemon Incest, Madame Tatcher ou de revoir
Les Valseuses et
Tenue de soirée pour s'apercevoir que nos aînés étaient moins coincés que nous. Les films récents de Blier n'ont pas le même impact que ceux d'hier,
les Bobos de Renaud sont fades et les rappeurs, certes dénoncent mais ne bénéficient pas d'une forte médiatisation pour légitimer leur action. Attention tout de même à différencier les vrais provocateurs des faux (largement plus nombreux). Et le cinéma indépendant me direz-vous? Cannes est chaque année le rendez-vous du scandale, mais
c'est trop organisé, préparé, voulu pour être honnête. Imaginons le choc qu'
Irréversible aurait pu être s'il n'avait pas été vendu uniquement pour sa scène de viol? Les gens ne sont pas allés au cinéma pour voir un film mais un viol... ce qui ne rend pas hommage au travail de qualité de Noé. La provocation doit cibler le maximum de gens, le cinéma indépendant n'est pas assez largement
distribué et sa portée très réduite. Dans le temps, les provocations faisaient mouche car elles étaient largement médiatisées. Quand Coluche et Le Luron se sont mariés, ils n'ont pas fait ça dans l'anonymat, même chose avec le billet de 500 francs brûlé par Gainsbourg. C'est d'une révolution des mentalités que notre pays a besoin et non pas d'une uniformisation des valeurs laissant les gens chacun à leur place et surtout pas ailleurs. Ailleurs c'est dangereux de toute façon...
Il est vrai, Groland est le dernier représentant de l'humour corrosif type Canal +. Mais quand on regarde Groland, on s'attend forcément à voir du provocant. C'est le spectateur qui décide de prendre sa dose quotidienne de provoc ou pas. C'était différent avec Coluche, Renaud ou Gainsbourg, la provocation n'était pas toujours attendue, calculée ou préméditée. De plus, elle s'adressait à un public beaucoup plus large et souvent non initié.
RépondreSupprimerAttend un peu que Fabrice fasse carrière ;)
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