dimanche, avril 22, 2007
22 Avril 2007, votons utile, votons Ségolène!
samedi, avril 14, 2007
Deauville: Big Bang Love Juvenile A
Big Bang Love Juvenile A (BBLJA) de Takashi Miike
Jun travaille dans un bar homosexuel. Constamment harcelé par un client, Jun finit par le tuer en s'acharnant sur lui. N'exprimant aucun remord, il se retrouve incarcéré. En prison, il fait la connaissance de Shiro, jeune homme récidiviste, impulsif, au corps orné d'un magnifique tatouage.
A l'instar de Lars Von Trier et son Dogville, Miike questionne à son tour les codes cinématographiques et travaille le cinéma comme un matériau brut en constante mutation. Les décors sont épurés, souvent réduits à une simple paroi, voire un simple trait sur le sol. Il orchestre un ballet de visages androgynes, de sentiments cachés, d'attirances inavouées et de dialogues étouffés. Le tout relève plus du poème que du simple essai formel. Le réalisateur filme ses énigmatiques personnages en gros plan, il saisit leurs regards croisés tandis que les corps imbibés de sueur deviennent de véritables textures vivantes. Chaque plan devient un tableau, parfois surréaliste, dans lequel chaque mouvement, chaque murmure compte. Puis, peu à peu, suite à un étrange meurtre, le film de Miike, tout en restant homogène et impliquant se meut en polar désacralisé où les enquêteurs traversent le récit comme des ombres, les décibels sonores de leurs questionnements s'évanouissent en sous-titres déshumanisés et les réponses finissent par tomber mais Miike oeuvrant en véritable auteur, garde égoïstement pour lui certaines pièces du puzzle. BBLJA est construit comme une quête initiatique, chaque personnage doit essayer de se construire à travers le regard de l'autre. L'existence est ici érigée en escalier dont les marches se franchissent tels de véritables rites de passage, « tu seras un homme mon fils ». Pour se repérer, l'humain se crée des modèles, tend à les dépasser afin de tourner la page et se trouver, certains y parviennent, d'autres trébuchent et disparaissent dans le néant. BBLJA est à ce titre, juste un film passionnant.
mercredi, avril 04, 2007
Marathon ciné à Deauville
Dog Bite Dog de Soi Cheang
Probablement le meilleur long-métrage que j'ai pu voir durant les festivités, un polar HK agressif, extrême et sans concession. On suit l'affrontement entre un tueur cambodgien socialisé par le meutre depuis l'enfance et une équipe de policiers dominée par l'intrépide et violent Wei, un jeune flic en roue libre totale. Les deux hommes vont se livrer à un duel sans merci dans un chaos ambiant de tous les instants. Edison Chen (le tueur) et Sam Lee (le flic) rivalisent de talent et semblent happés par leurs personnages respectifs. Dans Dog Bite Dog, la violence est partout, qu'elle soit physique ou psychologique. Les corps tombent, les hommes souffrent, pris dans une sombre spirale sans fin. Sans être trop caricatural, Soi Cheang accable ses personnages à outrance, aucun d'entre eux n'est épargné. L'environnement sale et poisseux est superbement retranscrit par la photographie et la mise en scène brutale du réalisateur. De par ses personnages, ses thèmes et son atmosphère particulière, on peut dire que Dog Bite Dog est un film malade, une véritable descente en enfer d'une bande de types complètement livrés à eux-mêmes, tels des chiens de combat luttant pour vivre. Malgré une certaine déshumanisation des principaux protagonistes du film, on se surprend à les apprécier, notamment le tueur qui en rencontrant une fille montre sa vraie nature et nous fait persister à croire en l'homme. Dog Bite Dog est aussi un puissant film d'action très rythmé et rapide, filmé à l'épaule dans lequel le son joue un rôle important, ainsi les actes ultra violents commis par le tueur et le flic sont amplifiés sonorement par un grognement canin rappelant le titre du film. Le sang coule à flot, les morsures succèdent aux lourds impacts de balles et l'obscurité s'empare rapidement du destin de chacun. Dog Bite Dog, film choc.
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