samedi, novembre 11, 2006

"La pornographie n'a aucun intérêt artistique"

C'est en ces termes que John Cameron Mitchell (JCM), le réalisateur de Shortbus réfute la thèse selon laquelle son dernier film polémique serait un film pornographique. Après avoir enfin vu à quoi ressemble Shortbus, je suis on ne peut plus d'accord avec le metteur en scène, il n'y a pas de pornographie dans son film, comme il n' y en avait pas non plus dans le 9 songs de Winterbottom ou le Ken Park de Larry Clark. Ces trois films sont avant tout des oeuvres artistiques qui se servent du sexe pour pouvoir développer un propos et construire une réflexion. Dans Shortbus, JCM ne cherche pas à faire bander le spectateur, il ne cherche pas non plus à choquer sans discours, il s'intéresse avant tout à l'humain, à ses besoins et ses envies mais surtout à ses sentiments. Shortbus est l'exemple même du film engagé, il s'oppose explicitement au puritanisme américain et à son premier représentant GW Bush. En créant un New York encore plus frondeur que le vrai, JCM souhaite peut-être montrer aux américains qu'un autre chemin se dessine sous leurs yeux et les pousser à ne pas s'enfermer chez eux, une 22 long rifle dans les mains... Plus généralement, le réalisateur nous invite à sortir, à partir à la découverte de son corps, à remettre en cause sa propre sexualité et à rencontrer les gens, leur parler, se confier et s'accepter malgré les différences. A l'instar des protagonistes du film (et bons acteurs), il s'agit pour nous d'essayer de trouver une issue dans l'impasse et si la masturbation, le coït, la sodomie, la fellation, la partouze, l'éjaculation et l'orgasme nous aident à repérer la faille dans le mur et bien tant mieux et ça, John Cameron Mitchell l'a bien saisi.

Drôle, plutôt bien fait, souffrant juste de quelques problèmes de rythme, c'est un film à voir ne serait-ce que pour élargir son esprit.

Shortbus
est à l'affiche depuis le 8 Novembre 2006, dans tous les bons cinémas.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La pornographie n'a aucun interêt artistique...Ca, si on se refère au films tournés et formatés pour passer sur canal ( petit budget même pour un porno donc lumières à chier, scénar à hurler de rire et pipe/levrette/faciale obligatoire ) c'es pas faux.
Mais ça serait oublier qu'il y a des gens ( par exemple Ovidie ou John B Root quand il remballe sa connerie ) qui arrivent à faire des miracles visuels ( et en dehors des clichés habituels dans le cas d'Ovidie ) avec des budgets à faire pleurer de rire les mecs qui réalisent les épisodes de Julie Lescaut.